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Libération

Le cas Podolski, buteur intermittent

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publié le 10 juin 2008 à 3h50

Ala 20e minute du match Allemagne-Pologne, dimanche. Regard éteint et moue de travers, Lukas Podolski a l'air dégoûté de celui qui vient de vendanger l'immanquable. Pourtant, l'Allemand que Paris Hilton avait étrangement désigné en 2006 comme le joueur le plus sexy du Mondial - devant le Suédois Frederik Ljungberg et David Beckham - vient d'inscrire le premier but de son équipe. Alors quoi ? Alors, la Pologne est le pays où il a vu le jour, il y a vingt-trois ans, dans la petite ville industrielle de Gliwice. «J'ai deux coeurs, un allemand et un polonais, surtout que ma famille vit encore là-bas», rappelait-il avant le match. Presque une heure plus tard, lorsqu'il a claqué le doublé, Podolski a pourtant cette fois-ci exulté en bonne et due forme, point serré et sourire aux lèvres. Manière de dire qu'en traîtrise comme ailleurs, la première fois est toujours la plus difficile.

Pologne ou pas, ces deux buts sont une bonne nouvelle pour lui. Un drôle de type, ce Podolski. Voici un joueur qui n'éclôt qu'une fois tous les deux ans, lorsque son équipe nationale joue une compétition importante. Coupe du monde 2006, Euro 2008, Lukas est fidèle au poste. Et entre les deux ? Le néant. Au Bayern Munich - où il a signé pour 10 millions d'euros en juin 2006 -, il ne fait pas grand-chose. Barré par l'ogre italien Luca Toni et par son coéquipier Miroslav Klose (à l'origine de ses deux buts dimanche), il passe la majeure partie de ses week-ends à souffler dans ses mains sur le banc de