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Libération

Quand la vidéo entre sur le terrain

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publié le 11 juin 2008 à 3h50

L'UEFA a des principes. Pour l'institution organisatrice de l'Euro, le spectateur-consommateur a des droits, avec lesquels on ne saurait transiger. «Aujourd'hui, les spectateurs dépensent une certaine somme d'argent pour se rendre au stade, ils sont assis, abrités et ils ne doivent pas se trouver dans une position trop inférieure à celui qui reste derrière son écran de télévision», statue William Gaillard, le directeur de la communication de l'UEFA. En découle un nouveau droit inaliénable : «Tous les buts seront montrés au ralenti sur les écrans des stades pendant l'Euro. Cela me paraît logique.»

Scandale. Sauf que lundi soir, à Berne, onze joueurs italiens et des milliers de tifosi, scotchés devant le ralenti du but de Van Nistelrooy sur les plasmas qui trônent au sommet des tribunes, ont crié au scandale devant la position à première vue illicite du renard batave. Autant dire que l'arbitre n'était pas tout à fait à l'aise. «Je trouve cette décision de diffuser un tel but extrêmement dangereuse, s'inquiète l'ancien arbitre français Bruno Derrien. On est toujours dans une logique commerciale. Désormais, le spectateur veut être à la fois dans le stade et devant sa télévision, on en arrive à des situations particulièrement désagréables : l'arbitre va finir cocufié devant tout le monde. Pire, cela peut créer des incidents dans le stade. Imaginez qu'on diffuse sur les écrans un but de la main, comme celui de Maradona en 1986 : c'est l'émeute. Parce que l'arbitre,