Envoyé spécial à Genève
Il y a quatre ans, lors de son Euro disputé à domicile, le Portugal avait tout à craindre de la République tchèque. La Reprezentace en était même la favorite. Depuis, les hommes de Scolari ont renforcé leurs positions avec une demi-finale de Coupe du monde, notamment, tandis que la République tchèque compte ses vieux, ses blessés et ses retraités. Privée de son tourbillonnant trident créatif - Nedved (Ballon d'or 2003), fatigué, Poborsky (35 ans), périmé, et Tomas Rosicky, éternel éclopé - la République tchèque, unique grande productrice de jeu il y a quatre ans, fait désormais comme toutes les escouades limitées, elle s'adapte.
Digue. Lors du match d'ouverture, elle compta ses doigts face à des Suisses toujours un peu ankylosés quand il s'agit de briser la neutralité du tableau d'affichage, avant de claquer sur sa seule occasion du match. Face aux brillantes individualités portugaises, l'expérimenté sélectionneur Karel Brückner (né en 1939) savait que sa digue défensive aurait pris l'eau en décidant à nouveau d'attendre et voir. Alors, la République tchèque, sélection symbole des mornes premiers jours de cet Euro, lança ses ouailles à l'abordage. Les milieux tchèques pédalaient dur et trouvaient même plutôt bien Baros, préféré à Koller, dans le dos d'une défense portugaise pas aussi solide que sa cotation sur le marché ne le laisserait penser : 100 millions d'euros de transfert pour Carvalho, Ferreira, Bosingwa et Pepe réunis. Les spéculateurs se nomme