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Libération

Hakoah, renaissance d’un mythe

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par Joachim BARBIER et David SFEZ
publié le 13 juin 2008 à 3h51

C'est un club qui, pendant longtemps, fut la vitrine du mouvement sioniste mondial. Une expression de résistance face à la montée de l'antisémistime dans l'Europe de l'entre-deux-guerres. L'Hakoah Vienna, le club des juifs de Vienne. Dans les années 20 et 30, il fut l'un des meilleurs clubs omnisports du pays, récoltant une brassée de titres en natation, lutte ou tennis. Et un championnat d'Autriche de football, saison 1924-1925. Fondé en 1909, l'Hakoah fête cette année son centenaire. Le musée juif de Vienne lui consacre à cette occasion une exposition - Hoppauf Hakoah (Allez l'Hakoah) - au moment où la communauté viennoise - estimée aujourd'hui à environ 10 000 personnes - tente de faire revivre la mémoire du club.

Pendant l'entre-deux-guerres, l'Hakoah fut un symbole politique sur la scène sportive. Sa création fut inspirée par Max Nordau, écrivain et cofondateur de l'organisation sioniste mondiale qui appelait les Juifs à pratiquer le sport et la culture physique, «pratiquement à des fins d'entraînement militaire» estime Marcus Patka, le responsable de l'exposition. Ecrivain de la fin du XIXe siècle, Nordau est dans une logique d'autodéfense. Quelques années plus tard, le développement de l'Hakoah («force» en hébreu) et de nombreux clubs estampillés «juifs» se construit en réaction à l'aryanisation du sport, d'abord en Allemagne puis dans toute l'Europe centrale, où les équipes refusent peu à peu l'adhésion des juifs.

Montée du nazisme. En 1923, le club viennois réa