C'est un drôle d'Euro que nous vend l'UEFA en Suisse et en Autriche. Un Euro où les hélicoptères de l'armée tournent autour des montagnes bucoliques entourant la verte et catholique Klagenfurt. Un Euro qui mobilise 2 700 policiers pour le match d'hier soir entre l'Allemagne et les Croates. Un Euro où les paroles des hymnes défilent sur les écrans géants du stade, façon karaoké. Face à ce flot gnangnan de bons sentiments, les supporteurs croates ont répondu à leur façon : fumigènes et pétards, lancés depuis les tribunes du Wörthersee. Un véritable exploit que d'introduire ce genre d'accessoires de nos jours dans les stades. Messieurs des Bad Blue Boys du Dinamo Zagreb et de la torcida de l'Hadjuk Split, bravo! Et sur le pré alors ?
Prédateurs. Eh bien le football proposé hier soir a ressemblé à du rugby moderne. Je t'empile les passes d'un côté, les temps de jeu et au bout de quelques minutes, j'envoie sur les ailes où la supériorité numérique, même relative, offre des solutions. Pendant vingt minutes, c'est ce qu'ont fait les Croates. Suffisamment prédateurs dans leurs contre-attaques pour obliger le milieu allemand à jouer très bas, à l'image de Ballak et de Podolski. Sur l'une d'entre elles, le latéral gauche croate Planjic centrait au second poteau où Darijo Srna allongeait la guibole. Demi-volée taclée pour battre de près un Jens Lehman aussi vigousse qu'une moule tiède sur l'action. Metersaker, le défenseur central du Real, aura pris trois occasions sur coup de pied arrê