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Libération

Arda Turan, l'atout turc

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publié le 14 juin 2008 à 3h53

La gueule d'un môme qui pique dans le pot de Nutella et s'échappe en levant les yeux au ciel, incrédule, c'était lui. A 21 ans, Arda Turan n'a pas seulement dépouillé sur le fil la Suisse de son coffre à rêves, il a aussi remplumé le jeu d'une Turquie métamorphosée. Qui aura besoin des éclairs de son milieu créatif-ailier gauche, dimanche, face aux Tchèques. Match nul interdit pour tenter de glaner la deuxième place du groupe, derrière le Portugal. Ou sinon, direction les tirs aux buts, pour la première fois dans un match de poule à l'Euro, à l'issue des quatre-vingt-dix minutes (1).

Le sélectionneur Fatih Terim couve son jeune pur-sang façon jockey : deux coups de cravache, une caresse à l'encolure à l'arrivée. Ou l'inverse. «Ah, Arda, un de mes vieux étudiants, que je suis depuis le début, si talentueux, sourit Terim. Il aurait dû progresser plus vite, et doit encore gagner en endurance, mais s'il y parvient, ce sera vite l'un des meilleurs d'Europe.» Les vidéos qui circulent sur le Net n'ont pas attendu son but salvateur contre la Suisse pour le sanctifier. Il éclipse le Maradona turc (sic) Emre. Fait de l'ombre au nouveau Cafu Gökhan Gönül. Rivalise avec la perle de Villareal Kahveci Nihat. Et atomise le prometteur Mevlut Erding (Sochaux). «C'est notre diamant brut made in Bosphore, attendez un peu», annonce Hamit, informaticien de Bâle. Le gosse à la passe laser a été déniché à 9 ans, à Bayrampasa, un quartier d'Istanbul. Dégrossi à 12, au centre de