Au centre de Novozybkov, petite ville de l'ouest de la Russie, entre la prison et un vague carrefour, baptisé «Place Rouge», on croirait d'abord à un mirage : Beckham, Ronaldinho, Vieri, Del Piero, Chevchenko. et des dizaines d'autres poussins dribblent comme des diables sur un terrain synthétique dernier cri, peut-être la seule surface plane de toute la région. «Notre terrain est de cinquième génération», «c'est un revêtement français», se rengorgent les dirigeants du club, caressant les poils parfaitement drus et élastiques de leur pelouse. «Un terrain pareil, ça donne vraiment envie de jouer. C'est le jour et la nuit par rapport à notre ancienne surface en boue», glisse le petit Chevchenko local, dans son maillot qui lui fait une robe. Tous les après-midi, il est là avec ses copains pour des parties peu réglementaires, en travers du terrain, en tennis, chaussettes ou pieds nus. «Au début, les dirigeants du club nous chassaient, confie-t-il. Maintenant ils nous laissent jouer à notre guise.» L'objectif est de «populariser le foot» explique Konstantin Chendrik, directeur de l'école locale de sport, plein d'indulgence pour ces parties très démocratiques qui se jouent tous les jours sur son gazon «cinquième génération» : «Nous préférons voir les gamins sur le terrain que dans les rues en train de se droguer.»
Cancers. La scène est d'autant plus étonnante que nous sommes à une centaine de kilomètres de Tchernobyl. Après l'explos