Les héros sont fatiguants. Ils l'étaient déjà il y a quatre ans, mais à l'époque personne en Grèce, ne voulait l'admettre. Parce qu'ils gagnaient. Mochement mais ils gagnaient. C'est un euphémisme de dire que la défaite (0-2) des champions d'Europe en titre contre la Suède, mardi, a changé la donne. Le label hellène, cette stratégie ultradéfensive qui avait permis à la Grèce de remporter l'Euro 2004 est aujourd'hui remis en cause. Le jeu grec était ennuyeux mais dévastateur, et voilà la fâcheuse tactique devenue la tactique qui fâche. Dieu vivant après l'exploit réussi au Portugal, le «Roi Otto» Rehhagel ressemble plus aujourd'hui à un vieux potentat confit dans son option ceinture et bretelles (cinq arrières et trois milieux défensifs) et sourd aux critiques avant le match contre la Russie, samedi.
D'abord la presse. «La recette de 2004 avait une date de péremption, seulement Rehhagel l'a de nouveau utilisée», a emplafonné le quotidien Kathimerini, résumant le virement de cuti général de la presse grecque. Ensuite les joueurs. Les anciens en première ligne. Tsiartas, champion d'Europe 2004 à la retraite, présenté comme un candidat à la succession de Rehhagel : «Tout le monde a dit avant le tournoi que l'équipe était meilleure que celle de 2004. On a, c'est vrai, plus d'options offensives, sauf qu'on ne joue pas un football offensif et cela tient au sélectionneur.» Puis les actuels pour la deuxième couche. Un quarteron de champions d'Europe (Basinas, Kara