C'est peut-être un détail pour vous, mais pour eux ça veut dire beaucoup. L'Autriche est toujours en vie. Certes sous perfusion, mais depuis cet improbable nul (1-1) arraché à la Pologne jeudi soir, le pays rêve de réécrire l'histoire à son chapitre préféré : celui de sa rivalité avec l'Allemagne, qu'elle rencontre ce soir à Vienne. De telle sorte que le penalty transformé dans les arrêts de jeu l'autre jour par Vastic a permis d'exhumer les souvenirs du match le plus mythique de l'histoire du pays : le miracle de Cordoba.
L'histoire ? Pendant la Coupe du monde 1978 en Argentine, lors de la deuxième phase de poule, l'Autriche bat la RFA (3-2) championne du monde en titre. Une victoire qui résonne comme le coup de pied de l'âne autrichien dans les parties de son puissant voisin. «A l'époque, cela faisait quarante-sept ans que nous ne les avions pas battus, rappelle Robert Humer, historien du football autrichien. Nous étions surtout heureux d'empêcher l'Allemagne d'atteindre la finale. Typique de ce qu'on nomme, en allemand, schadenfreunde. Autrement dit le fait de prendre du plaisir à contempler le malheur de l'autre.»
Depuis jeudi, l'Autriche, jusqu'alors en panne de ferveur et de passion, ne parle que de ça. Quatre jours à gloser, refaire le match de 1978, espérer que le miracle de Cordoba se transforme en «miracle de Vienna».
Panzers. Comme toujours entre voisins, c'est une histoire d'amour-répulsion qui se jouera ce soir. Exacerbée, même après soixante ans, par