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Libération

Lilian, tu rames

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Mea culpa. Le capitaine se flagelle après son match raté face aux Pays-Bas. Pour mieux protéger ses coéquipiers ?
publié le 16 juin 2008 à 3h54

C'est dans l'adversité que l'on reconnaît le champion. Et le communiquant. Une bonne heure après la pipe (1-4) reçue vendredi devant les Pays-Bas, Lilian Thuram, 142 sélections et un naufrage dans l'Oberland bernois, s'est présenté devant une poignée de journalistes qui, il faut le dire, avaient jusque-là surtout vu passer des joueurs tripotant leur portable pour être bien sûr de ne pas se faire alpaguer.

Il faut revenir sur la flatteuse réputation du bonhomme : Thuram, 36 ans, c'est souvent le pire du pire. Des mots qu'il est le premier à savoir vides de sens mais qu'il dit quand même, des «franchement» ou des «sincèrement» par wagons (mauvais, ça), son fameux «on va dire que.» qui traduit à la fois la schizophrénie du champion et la nullité du discours. Et bien vendredi, dans un couloir du Stade de Suisse, le défenseur a fait des phrases courtes. Sans se cacher : «On a péché en défense.»

Puis : «Je passe complètement à travers sur le plan personnel. J'ai fait un très mauvais match. Sur les deuxième et troisième buts néerlandais, je me trompe deux fois.Le troisième [qui cisaille les jambes tricolores, tout juste revenues à 2-1, ndlr] : j'aurais pu être attentif au fait que Robben puisse tirer dans cet angle-là. Le deuxième : j'anticipe au milieu du terrain, Ruud Van Nistelrooy me met dans le vent, ça s'est joué là. Il y a beaucoup de tristesse. Ça semble énorme.»

«Confiance». Et ça l'est : la France n'avait pas pris quatre buts