Il restait six minutes à jouer en cette fin novembre 2007 dans le stade champêtre d'Aixovall, plein jusqu'aux cintres (1 800 spectateurs) ; l'équipe nationale russe en finissait avec d'erratiques éliminatoires pour l'Euro 2008 face au terrifiant. onze andorran (1-0) quand son capitaine et maître à jouer, Andreï Arshavin cédait aux provocations pourtant maladroites de son garde du corps. Carton rouge et deux matchs de suspension à purger donc à l'entame de l'Euro suisso-autrichien. En dépit de ce handicap, Hiddink, l'entraîneur batave de la Russie, n'envisagea pas une seconde de se passer de son meneur de jeu. «Comment s'en priver ? Il est capable de transformer le plomb en or ou d'inscrire un but impossible de n'importe où».
Gabarit de jockey (1,72 m, 71 kg), face pouponne, cheveux en bataille et regard espiègle bleu-gris, André Arshavin, vingt-sept ans, est à l'image du football russe : impatient de prouver ce qu'il vaut à l'Ouest. Elu meilleur joueur russe en 2005 et 2006, il vient de remporter la coupe de l'UEFA avec le Zénith Saint-Pétersbourg, et un titre de champion national que son club n'avait plus glané depuis 1984. La ville s'appelait alors Leningrad et le championnat était celui d'URSS. Malgré Gazprom sur le maillot, et la doublette Medvedev-Poutine dans les tribunes, le Zénith Saint-Petersbourg refoule un peu moins le nouveau riche que tous ces clubs russes qui inondent le championnat de pétro-roubles pour ferrer de gros poissons sud-américains voire portug