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Libération

Le stade du miracle économique

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publié le 18 juin 2008 à 3h56

Un lieu de pèlerinage annexé par les marchands du temple. 4 juillet 1954, la Mannschaft fait plier la dream team hongroise de Puskás et Kocsis en finale de la Coupe du monde au stade Wankdorf. Dans la mémoire allemande, on appelle ça le miracle de Berne. Avec ce titre, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands pouvaient triompher sans culpabiliser. Depuis, ils aimaient venir promener leurs shorts dans cette enceinte aux deux tours aussi mythiques que celles de Wembley. Mais trop vieux, pas assez rentable, le Wankdorf a été dynamité façon puzzle en 1998.

Calcul. Sur ses ruines, s'élève depuis 2005 une enceinte nouvelle génération, ce que les costards-cravates du foot nomment un «stade lieu de vie». Pour eux, le calcul est simple, un stade doit diversifier ses activités pour engranger des euros et attirer un public familial qui profiterait de sa venue au match pour faire un tour au supermarkt d'en-bas. Devenu centre multifonctionnel, le désormais Stade de Suisse Wankdorf abrite en son sous-sol un centre commercial maousse, quand s'étire au rez-de-chaussée une foultitude d'activités (salle de muscu, restaurants branchés.), et que, sur son toit, rayonne la plus grande centrale de panneaux photovoltaïques du monde ! Un raccourci des tendances de l'époque : ultraconsumériste, hédoniste, mais écolo.

Accessoirement, cet austère rectangle d'acier posé sur une dalle en périphérie de Berne accueille les matchs de l'équipe locale, les Y