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Libération

Le Portugal porte beau

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publié le 19 juin 2008 à 3h57

Le Portugal passe, ce soir, face à l'Allemagne, une visite médicale en forme de traversée de miroir. Son football à la plastique irréprochable tient-il du 100 % naturel ou du ballon siliconé ? «A vrai dire, on peut être optimiste», martèle depuis le début Luiz Felipe Scolari, docteur brésilien. Celui qui se décrit «comme un relativement bon entraîneur» rêve, après six ans de check-up, de voir la Selecçao européenne décrocher la timbale. A condition d'évacuer les séquelles d'une vieille schizo, dont les Mabuse guettent, en vain depuis le début de l'Euro, les signes d'une non-rémission. Quelle équipe verra-t-on, sur le pré ? Celle qui la pelote derrière (100 millions d'euros la défense, ça sent le coffre blindé), permute ses aiguilles et tricote à merveille devant (Ballon d'or annoncé pour Ronaldo), rhabillant l'opposition ? Ou celle (des remplaçants) qui se refait les pectoraux à coups d'amortis de la poitrine d'école mais se fait botter le cul par le premier besogneux venu, façon Suisse-Portugal B (2-0) ? Scolari endosse la panoplie d'instit : «Je n'ai pas besoin de calmer mes joueurs par rapport à l'excitation. Heureusement qu'ils sont excités. Après, les footballeurs de ce niveau doivent savoir la gérer.» Après ? La vérité, c'est qu'on ne sait pas. Depuis leur retraite à Neuchâtel - pardon, Noucastelch - où 12 000 fans les ont accompagnés dès leur arrivée à l'aéroport, les joueurs envoient avec un certain délice du plomb aux caméras chargées de transfo