Envoyé spécial à Bâle
Entendu à la sortie du Parc Saint-Jacques de Bâle jeudi soir, quelques minutes après le succès (3-2) et la qualification pour les demi-finales de l'Allemagne aux dépens du Portugal : «Avec les Allemands, c'est toujours pareil.» Eh bien non, c'est jamais pareil. Retour sur quatre idées reçues portant sur le football germain.
1) Les Allemands sont des grands types froids et distants. Faux. Il va falloir se lever tôt - et ne surtout pas regarder du côté des Bleus - pour retrouver une telle communion entre un public et sa sélection : après le match de jeudi, les joueurs sont restés plus d'une demi-heure (c'est ça de perdu sur le sommeil et la récupération) à faire les fous devant les deux kops ; on s'assoit tous en cercle et on se met debout à l'unisson des supporteurs pour danser en battant des bras, avec le timide attaquant d'origine polonaise Lukas Podolski en meneur de revue. C'est frais, ouvert, moderne. On a gardé cette image de l'ensemble (fans, organisation, accueil.) du Mondial allemand de 2006 : cette touche devait en fait beaucoup à la Mannschaft.
2) La Mannschaft ne doute jamais. Faux. Michael Ballack, capitaine, auteur du 3e but grâce à un coup de vice (poussée dans le dos sur un défenseur portugais) qui donne une coloration canaille à l'affaire : «Après la défaite [1-2, le 12 juin, ndlr] contre la Croatie, nous avons eu un petit moment de doute. Nous étions mécontents. Il y a eu des critiques. Face au Portugal, on