Jean-Michel Carré, auteur d'un documentaire sur le système Poutine (1), revient sur la nouvelle Russie et sur le quart de finale le plus fringant de ce week-end, Pays-Bas-Russie, samedi.
Comment percevez-vous cette équipe de Russie ?
On a l'impression que l'équipe nationale retrouve le jeu collectif qui a fait la grandeur de ses devancières. On ressent dans son brillant jeu collectif l'influence du Zénith de Saint-Pétersbourg et du CSKA Moscou.
La rivalité Saint-Pétersbourg-Moscou peut-elle nuire à l'équipe ?
Pour les habitants de Saint-Pétersbourg, les gens de la capitale ne sont souvent que des affairistes déviants. Natifs de la cité des tsars, Poutine et Medvedev [le Premier ministre et le président russes, ndlr] ne pensent pas autrement. Souvent, le premier organisait des détours par Saint-Pétersbourg pour ses hôtes les plus prestigieux. Proche de l'Europe, les Pétersbourgeois sont très attachés à l'idée d'une grande Russie unie et indivisible et les Russes, à la collectivité et au symbole absolu de celle-ci, le chef, en l'occurrence, Guus Hiddink [de nationalité néerlandaise], leur coach. Les supporteurs russes sont persuadés que ce qu'il a réussi avec des formations moins talentueuses [demi-finaliste avec la Corée du Sud à la Coupe du monde 2002] que la Natsionalnaja Sbornaja, il pourra le refaire en mieux et pourquoi pas dès cet Euro.
La majorité des joueurs joue en Russie : pourquoi les footballeurs russes n'évoluent plus à l'Ouest ?
Le rapport à l'Oue