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Libération
Interview

«Le réalisme paie plus que le romantisme»

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publié le 21 juin 2008 à 3h59

(à Vienne)

L'Espagnol Victor Muñoz, entraîneur de Getafe, et l'Italien Claudio Gentile, ex-entraîneur des Espoirs 2006, livrent leur expertise avant Espagne-Italie.

Quelle sera la clé du match ?

Claudio Gentile. L'Italie pratique un football très attentiste : on observe et puis on frappe. Le plus souvent juste et au bon moment. L'Espagne, elle pratique un football court, rapide, à terre ; ils n'ont pas beaucoup le choix, avec leur physique, ils ne peuvent se permettre d'aller au contact ou jouer exclusivement la contre-attaque.

Victor Muñoz.Au milieu de terrain, les Espagnols peuvent épuiser les Italiens par leur vivacité et leur technique. Ces derniers vont donc devoir couper les espaces, presser très haut, pour nous priver de ce temps qu'on maîtrise comme personne quand on a le ballon.

C.G. N'oublions pas que l'Italie est très forte quand il s'agit de jouer en fonction de la météo adverse. Le jeu espagnol est très romantique, mais le réalisme italien paie plus. L'amour de la défaite, c'est un des fondamentaux romantiques, non ?

V.M.Le match contre les Russes prouve que nous aussi, désormais, on sait s'adapter au jeu de l'adversaire. Celui contre les Suédois démontre qu'on est capables de subir pour gicler rapidement. Mais ça ne sera pas le cas contre les Italiens, car on n'aime pas rivaliser de mesquinerie avec eux.

L'Italie a très mal commencé l'Euro. En quoi cela peut-il influer sur le match ?

C.G. La victoire rend aveugle, la défaite rend la