C'est quoi l'évolution de l'espèce humaine ? Un primate mélancolique qui se redresse puis avance comme un bipède tout fiérot d'être devenu homme. Même progression chez Edwin Van der Sar. Ça crève les yeux dans l'épreuve cruciale des tirs au but. Avant, le gardien néerlandais se ratatinait en tremblant, les genoux serrés, accroupi. Il se chiait dessus. Résultat : 100 % de lose aux pénos avec l'Ajax contre la Juve en 1996 en finale de la Ligue des champions, contre la France à l'Euro 96, contre le Brésil au Mondial 98 et contre l'Italie à l'Euro 2000. Petit changement à l'Euro 2004, contre la Suède, quand Edwin s'est «redressé», droit dans ses bottes : il arrête le tir au but de Mellberg et qualifie les Oranje pour les demis. Et puis, récemment, la dernière étape de l'évolution : buste en avant, jambes écartées et bras étendus à l'infini. Une posture de super-héros qui réduit sa cage à des buts de handball. Conséquence : trois tirs au but d'affilée repoussés au Charity Shield 2007 et un autre d'Anelka annihilé en finale de Ligue des champions en mai à Moscou. Deux trophées pour Manchester United, en plus du titre de champion d'Angleterre 2007-2008 où il s'est aussi distingué.
Cagade. Une rengaine bien connue chez les gardiens de but : avec l'âge (37 piges), Van der Sar s'est bonifié. Au point d'être devenu l'un des meilleurs au monde. Il y a treize ans, sa période faste à l'Ajax (championnat-Ligue des champions-Super Coupe d'Europe et Coupe intercontinentale 1995)