Bjorn Borg, qui a gagné cinq Wimbledon (entre 1976 et 1980), s'y connaît en jardinage. Le Suédois a pris tout le monde à contre-pied en désignant Rafael Nadal comme le favori du tournoi londonien qui débute lundi. Devant Novak Djokovic et surtout Roger Federer. Borg tente-t-il de porter la poisse au Bâlois, qui reste sur cinq succès à Londres et a l'occasion de le dépasser avec une sixième levée ? A-t-il fumé le gazon du central londonien ? En fait, il ne fait que relayer une opinion assez courante : cette année, Nadal, qui sort d'une victoire au Queen's, semble effectivement outillé au mieux pour un doublé Roland-Garros-Wimbledon. Voilà pourquoi.
Parce que le gazon est sa deuxième meilleure surface.
Le terrien Nadal est un herbivore redoutable. L'Espagnol, qui n'a jamais atteint une finale de Grand Chelem sur dur (ni à l'US Open, ni à l'Australian Open), a joué la finale de Wimbledon ces deux dernières années. L'an passé, il a même longtemps dominé Federer en finale avant de perdre dans le cinquième set, se faisant breaker lors d'un jeu surnaturel de Federer. Ces résultats sur herbe s'expliquent en partie par le calendrier. La saison sur gazon suit celle sur terre. Et Nadal, dont la préparation vise un optimum de forme pour mai-juin, arrive sur herbe au top. Mais ces performances s'expliquent aussi par le talent du joueur : si son coup droit ne gicle pas sur gazon comme sur terre, sa combativité, ses jambes et sa main, exceptionnelle et sous-estimée, font toujours merveille.
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