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Libération

Fêtes de Turcs

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publié le 23 juin 2008 à 4h00

Les hommes, mais aussi les femmes, les vieux et les enfants. A la maison, au bureau, dans la rue, au café, au champ, à l'école, sur la plage. partout et tout le temps, tout le monde ne parle plus que de football en Turquie, le «pays aux 70 millions de directeurs techniques», ironise Ugur Meleke, commentateur vedette de la chaîne de télévision NTV qui diffuse les matchs de l'Euro 2008.

Vendredi, pour la troisième fois en trois matchs, les Turcs ont arraché la victoire au forceps. Et, comme après chaque victoire, le pays est descendu jusqu'au petit matin dans la rue, en voitures, camions ou tracteurs, drapeau dans une main, bouteille de bière ou de raki dans l'autre, pour hurler, dans un concert de klaxons, hymne turc, chants nationalistes ou autres refrains à la gloire de l'équipe. Et tirer des coups de feu en l'air. Deux personnes ont payé de leur vie (et une dizaine d'autres ont été blessés) cette traditionnelle manière d'exprimer sa joie.

Oubliettes. «Les Turcs ne savent pas encore s'amuser et faire la fête», déplore Hincal Uluç, un journaliste qui avait même osé souhaiter la défaite de l'équipe nationale contre la Croatie au motif qu'«une victoire en football n'a pas plus de valeur qu'un enfant tué par balle».

Le foot a également envahi les médias. Le procès en cours devant la Cour constitutionnelle pour l'interdiction du parti au pouvoir, le document scandale de l'armée qui prône la lutte clandestine contre les intellectuels islamistes, libéraux et kurd