Le héros de ce championnat d'Europe austro-suisse a un visage poupin, des joues couperosées et il marche seul. 112e minute samedi, au Parc Saint-Jacques de Bâle : Dmitri Torbinski vient d'inscrire en prolongation le deuxième but du succès (3-1) de son équipe face au Pays-Bas qui les envoie en demi. C'est le véritable acte de naissance au très haut niveau du football russe post-soviétique. Buteur, joueurs, staff et remplaçants sont partis s'entasser les uns sur les autres dans un coin, à crier et à se bourrer de coups.
Et le passeur décisif, Andrei Arshavin, revient seul dans son camp à l'autre bout du terrain. Il serre les poings. Il n'a même pas un sourire. Son entraîneur néerlandais, Guus Hiddink, aura un mot là-dessus : «On peut croire qu'il a parfois des attitudes exécrables. Mais il n'est pas comme ça du tout.» Voire. L'intéressé s'est pointé après le match comme un empereur romain, un empereur dont la cour (qui ne le quitte que quand il fait le boulot sur le pré) n'a de cesse de chanter les louanges et mérites. «C'est agréable pour moi, pour la Russie, pour ma famille. Pour être honnête, je ne sais pas quoi dire. On a gagné. J'attendais plus de la part des Néerlandais. Je croyais qu'ils joueraient avec plus d'agressivité. Mais ça s'est passé comme s'ils avaient perdu toute leur énergie. Quand vous jouez avec un tel entraîneur, les matchs sont complètement différents.»
Manège enchanté. Cet entraîneur, c'est donc Hiddink : les succès sans lendemain de la Coré