C'est dingue les conneries qu'on entend parfois après des matchs de foot. Prenez Bastian Schweinsteiger, montagnard natif de Bavière parti jouer l'Euro sur les collines d'en face, en Suissautriche : un match honnête contre le Portugal en quarts (3-2, 1 but et deux centres décisifs) et voilà notre bison élevé au rang de grand fauve. Jerzy Engel, membre du jury de l'UEFA, a expliqué pourquoi lui et ses copains l'avaient élu homme du match : «Il a montré tout ce que le football avait de plus beau : la passion, la technique et un match agréable à regarder.» Un proche d'Angela Merkel, cité par le quotidien Bild : «La chancelière aime vraiment beaucoup M. Schweinsteiger. C'est un jeune sportif qui l'épate avec ses passes astucieuses et sa créativité.»
Problème : comment parler de «technique» et de «créativité» alors que le bon Schweini ressemble plus à un rustre pas maladroit, doté d'une frappe de mule et qui court à la récupération comme on chasse le dahu ? Soyons sérieux : Schweinsteiger se rapproche davantage du lourdaud Jeremies - milieu historique de la Mannschaft dans les années 90 - que des flamboyants milieux de l'âge d'or type Bonhof, Schuster, Matthäus, Hassler. A l'image de l'Allemagne, Schweinsteiger a l'allure besogneuse d'une nation qui renoue avec la croissance et qui se remet à cartonner à l'export dans ses secteurs traditionnels (machines outils, grosses berlines. et football !).
Ongles. Doublure peu convaincante de Ribéry cette sa