Ses adulateurs l'appellent «Imparator». En turc dans le texte. Il adore, car c'est plus classe que «Kaiser», le surnom de Franz Beckenbauer. Son prénom pourrait pourtant suffire : Fatih, c'est-à-dire le «conquérant». Mais aucun superlatif n'est assez fort aux yeux du très flamboyant et très mégalomane Fatih Terim, 55 ans, entraîneur de l'équipe nationale turque.
Bidasses. «Ce surnom, je l'avais déjà lorsque j'étais joueur et il ne désigne pas mon style de gestion mais la maîtrise de mon métier», expliquait au quotidien suisse le Temps cet ancien libéro du Galatasaray, le grand club de la rive européenne d'Istanbul, qui reconnaît «avoir tendance à considérer ses footballeurs comme des soldats». Dans sa bouche, c'est un honneur. Comme pour les «mehmetcik», les bidasses turcs, leurs qualités premières doivent être discipline et ténacité. «Ne jamais baisser les bras jusqu'au coup de sifflet final», martèle-t-il aux entraînements comme pendant ses interviews. Un acharnement qui a payé aussi bien contre les Tchèques que contre les Croates, tous deux battus dans les dernières secondes.
Le pays entier depuis s'est enflammé pour les kirmizi beyazi - les rouges et blancs -, couleurs de l'équipe nationale. On oublie les couacs de la longue carrière du coach. A la Fiorentina comme au Milan AC, le style Terim n'a pas vraiment convaincu, et dans ces deux clubs, il fut remercié avant la fin de la saison. Aujourd'hui encore, il irrite nombre de supporteurs t