«Nous nous réunissons tous, avec les amis, les parents. Ce sera une grande fête. Pour nous, finalement, peu importe qui gagne : nous sommes à la fois pour la Turquie et pour l'Allemagne. Sauf mon neveu de 7 ans. Lui, il est surtout pour la Turquie.» La famille Akdag habite l'Allemagne depuis plus de vingt ans. La dimension historique du match de ce soir la laisse indifférente. Pourtant, c'est la première fois depuis plus de cinquante ans que l'Allemagne rencontre la Turquie dans un match de cette importance.
Succès. La dernière fois, lors de la Coupe du monde de 1954, la plupart des Gastarbeiter (les «travailleurs invités» par la République fédérale pour participer à la reconstruction du pays après la guerre) n'étaient pas encore arrivés outre-Rhin. Aujourd'hui, deux millions et demi de Turcs vivent en Allemagne, pour l'essentiel à Berlin, Francfort et Hambourg. Actuellement, beaucoup d'entre eux ornent leur voiture de deux petits drapeaux, noir-rouge-or d'un côté, rouge au croissant blanc de l'autre. Comme Mehmet, qui semble épuisé dans son échoppe de tailleur. Et pour cause : depuis le début de l'Euro, il fête sur le Kudam, la grande avenue de Berlin-ouest, les succès de chacune des deux équipes, allemande et turque.
«La rencontre de ce soir est une rencontre interallemande, estimait hier le Süddeutsche Zeitung. Il y a eu un temps où, dans les stades allemands, on lançait des sacs de chez Aldi à la tête des équipes turques», rapporte le quo