L'Euro à l'envers ? On y a presque cru. Là où l'Europe entière attendait une Allemagne à l'aise blaise et une Turquie rincée et décimée, c'est tout le contraire que nous a offert la première demi-finale de la compétition. Au lieu d'attendre comme à leur habitude les cinq dernières minutes pour se mettre à jouer, les hommes de Fatih Terim décident de prendre le jeu à leur compte et rendent la Mannschaft chèvre. 13e minute : Kazim Kazim, jusqu'ici le pire attaquant du tournoi, envoie une minasse sur la barre. 22e, la deuxième barre est la bonne : Boral reprend une frappe de Semih repoussée par la transversale pour permettre à Lehman de faire sa première cagade du tournoi (1-0).
Ce n'est plus une surprise, c'est une sensation. Sauf que les Allemands ont de la mémoire. Ils ont beau faire mauvaise passe sur mauvaise passe, quatre minutes plus tard, Schweinsteiger rejoue la partition déroulée contre le Portugal en quarts (3-2) et coupe d'un revers du droit un centre à ras de terre de Podolski. 1-1, et l'on se dit que l'Allemagne est éternelle. Le problème, c'est que la Turquie, qui ne débande plus depuis sa victoire contre la Suisse en poule (2-1), l'est aussi. Pas à un miracle près, l'équipe de Terim continue d'appuyer là où ça fait mal : sur son flanc gauche, Ugur Boral met au supplice Friedrich et Altintop s'amuse avec un milieu allemand à la ramasse complète.
La suite ? Des tacles de morts de faim, une maîtrise turque qui commence à sentir la fatigue, et des amorces d'occasions.