Sur Internet, il est écrit partout que Marcos Senna est originaire de Rio de Janeiro. Grave erreur. «Je suis né à São Paulo. Je ne suis pas carioca, je suis paulista. Je n'aime pas aller en boîte de nuit, je ne danse pas la samba et je ne vais jamais au carnaval. A São Paulo, nous on travaille pendant que Rio s'amuse !» s'agace l'intéressé. Naturalisé espagnol quelques jours avant le début de la Coupe du monde 2006, Marcos Senna besogne aujourd'hui pour la Selección, pendant que ses collègues Xavi, Iniesta, Fabregas ou Silva tricotent la gonfle quelques mètres devant lui. Sa présence au sein de la Roja fait sens dans un pays où le muscle a toujours été un genre de tabou et dont les clubs réservent la place de numéro 6 aux «immigrés». Makelele puis Diarra au Real, Yaya Touré et Seydou Keita à Barcelone ou Romaric au FC Séville peuvent en témoigner.
«Malheur». Tacles, anticipation, replacement, le truc de Senna, c'est de boucher les trous, comme l'explique Benito Floro, l'entraîneur qui l'a repéré dans la modeste équipe brésilienne de Saõ Caetano pour le faire venir en Espagne, à Villareal, en 2002 : «Marcos est un milieu de terrain complet, il sait très bien maîtriser le ballon, tirer de loin, prendre les balles de la tête. Un grand récupérateur et une condition physique extraordinaire.» Soit. Mais le plus fort, c'est que depuis le début de l'Euro, le meilleur joueur de la Roja, c'est lui. Pas un hasard si la sélection espagnole a enfin passé - en force - le cap