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Libération

La fin de l'Ibernation

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publié le 27 juin 2008 à 4h03

Avant la demi-finale, Zapatero, le chef du gouvernement espagnol, avait annoncé un 3-1 aussi enthousiaste que la partie fut poussive. Aux citrons, on s'est même dit que Zapatero n'y entendait décidément rien au football. Ou alors qu'il n'avait vu qu'un seul match de la compétition : le premier de son équipe nationale, remporté 4-1 contre une Russie palichonne et sans Arshavin. Un pléonasme à en croire les journalistes présents à l'entraînement de la Russie, en début d'après-midi.

Car avant cette demi-finale, le temps, les médias et quelques accélérations contre les Pays-Bas avaient fait leur oeuvre : les favoris, c'étaient les Russes. La présence de médias des quatre coins du monde à l'entraînement de la bande à Hiddink ne disait pas autre chose : des Anglais, des Japonais, même des Brésiliens, tous là pour un voir un joueur. «Hey, tu sais qui c'est toi le Arshavin là ?», a demandé un cameraman français. «Non, c'est pas le grand là ?», a répondu son collègue. Faut-il trouver dans ce renversement de situation une explication à un début de match tendu comme un élastique dans les cheveux de Sergio Ramos ? Peut-être bien. Il y avait la pluie, certes, qui imbibait la pelouse du Ernst-Happel Stadion, faussait les rebonds (Iniesta en rata sa volée en pivot à la 25e) et faisait fuser un ballon que les joueurs s'efforçaient à faire tourner comme s'il s'agissait d'un match de handball. Mais on devinait quelque chose d'autre : les Russes devaient assumer un nouveau statut