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Libération

Les Teutons en pointe

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par Lucas Duvernet-Coppola, Rico Rizzitelli et Simon CAPELLI WELTER
publié le 28 juin 2008 à 4h04

(à Vienne) Gros titres : «Les Allemands, évidemment», «Les Allemands, toujours fidèles»... Ils seront encore là les Allemands, dimanche. Dix-huit fois dans le dernier carré d'un Euro ou d'un Mondial et, chaque fois, le fameux réalisme de la Mannschaft, qu'elle y mette la manière (rarement) ou pas (souvent). Au fait, le réalisme allemand, c'est quoi ?

La tradition de l'avant-centre

De Müller à Bierhoff, de Rummenigge à Klose, de Hrubesch à Klinsmann, de Völler à Riedle, la Mannschaft peut s'enorgueillir d'une lignée de törjager (littéralement «chasseurs de buts»). «Des petits, des grands, des vifs, des gros, y en a pour tous les goûts, s'amuse Guy Roux qui, avec Auxerre, avait eu l'occasion de goûter au réalisme de Dortmund. L'Allemand ne tourne pas autour du pot : il faut marquer des buts, on plante un gars devant pour ça. En France, l'avant-centre décroche, il dit qu'il est "9 et demi", bon, moi je dis qu'il est plutôt "8 et demi".» L'Allemand ne fait pas dans le chichi, il vous claque des buts du dos, de la cuisse, de la tête surtout ; s'en fout pourvu que ça finisse au fond. «Il y a peu de feintes dans le football allemand car ce n'est pas dans notre nature, explique Gernot Rohr, entraîneur d'Ajaccio, né en Allemagne. De même, dans la société allemande, il y a peu de place pour l'hypocrisie, on n'a pas ce vice : on cherche toujours la façon la plus directe de marquer.»«Quand on dribble dans une école de foot allemande, on se fait engueu