L'an dernier, une petite dame aux couettes rousses rubans bleu et jaune, dans les cheveux, symbolisait la rencontre Stade français-Clermont. Elle était en pleurs. Cette année, c'est un gros moustachu au casque jaune Michelin qui est apparu plein écran géant dans le Stade de France, l'homme ne pleurait pas, mais il portait sur le visage cette même expression, celle de la défaite.
Samedi vers 22 h 40, Toulouse a sorti le champagne, Clermont l'eau bénite. 26 à 20, score de cette finale disputée par les deux équipes qui, de la saison, ont le plus joué le jeu de rugby en faisant vivre au maximum le ballon. Ça fait désormais 17 titres pour l'un, et 9 défaites en autant de finales pour le second. La guigne Michelin. A moins de faire appel à un marabout l'an prochain, on ne voit pas comment les hommes de l'Auvergne vont réussir à se sortir la tête de la potée.
La course au bouclier de Brennus est comme un Tour de France cycliste. Ça dure longtemps, trop longtemps pour Guy Novès, le manager toulousain d'une équipe victorieuse, mais exténuée par la saison. Le parcours est jalonné d'étapes, le temps de récupération est réduit. L'aventure va se perdre parfois dans des bleds France-cassoulet qu'à l'occasion on apprend à situer sur une carte. La voiture-balai fait le plein : Clerc, Poitrenaud. Des compétiteurs finissent au courage, Elissalde, Emmanuelli, Vermeulen. Des gamins ramassent des ballons perdus comme d'autres des musettes vides. Les ministres sont de sortie et feignent d'être ravi