«Cette finale on veut la gagner pour Luis, il nous a montré le chemin.» Carles Puyol, le défenseur espagnol, aura résumé cette finale quelques heures avant qu'elle ne commence. Entre-temps, il y aura eu un concert d'Enrique Iglesias avec des flammes sur la scène, comme au Super Bowl, et une résistance intéressante des hommes de Joachim Löw, le sélectionneur allemand. Aragonés n'est pas un fin tacticien, plutôt du genre meneur d'hommes, le Luis : «J'ai dit aux gars que personne ne se souvient jamais du finaliste.» Il était dit que ce soir, ce serait son fiston, «El Nino» Torres, qu'il a formé à l'Atletico Madrid et avec qui il s'était un peu frictionné en début de compétition, qui lui offrirait la victoire de sa vie. Ce match aura été le leur.
Tonnes. Ça a débuté par un petit jeu d'intox, un peu avant la partie. Joachim Löw a entretenu le suspense deux jours durant : Ballack, blessé au mollet, en serait-il ? La réponse fut oui, dès le coup d'envoi et plutôt deux fois qu'une : grand pont sur Puyol et centre-tir alarme dès la 7e minute, puis tête-à-tête sanglant avec Senna et enfin carton jaune suite à une altercation avec le gardien Iker Casillas.
En face, l'autre incertitude, c'était David Villa, meilleur buteur du tournoi jusqu'alors, touché aux ischio-jambiers. Hier soir, il était dans les tribunes : pas forcément une mauvaise nouvelle pour Luis, tactiquement parlant. D'une part, cela permettait de muscler l'entre-jeu espagnol (Fabregas enfin titularisé dans un