Le public français n'aime pas ses Bleus. C'est la Fédération française de foot (FFF) qui le dit, dans le texte de l'appel d'offres que Libération s'est procuré et que la FFF a transmis aux agences de communication. Celles-ci rendront leur copie lundi. Hasard du calendrier : les vieilles gloires de 1998 tenteront de réchauffer ce samedi, dix ans après, le goût de la victoire au Stade de France (face à une sélection mondiale).
Qu'est-ce que le public reproche à ses Bleus ? Déjà : l'argent. Puis la distance - qui vaut défiance - construite par les stars de ce sport envers «leur» public. Ensuite, un joueur gagne pour lui : il ne doit rien à personne et ne se prive pas (ou de moins en moins) de le faire savoir. Enfin, il se contrefout des arguties nationales qui sous-tendent les matchs de sélections. Revue de détails de ces quatre points, symbolisés par un extrait de l'appel d'offres ou une réaction d'incompréhension d'un joueur.
l'argent
On cite le texte de l'appel d'offres à l'adresse des publicitaires : «La prise de pouvoir de l'argent [.] met à mal les valeurs nobles de ce sport.» Ainsi, l'argent («inflation des salaires, aspect financier qui prime sur l'éthique sportive») souille le foot et sa «noblesse». Cette critique systématique touche tous les sports, a fortiori le football, roi du sport business. Dans un récent ouvrage (1), Sébastien Fleuriel et Manuel Schotté démontrent comment le sport est l'objet d'une vision idéalisée du publi