Envoyé spécial à Hautacam
On dirait une plaisanterie monstrueuse. Voilà les faits. L'étape est remportée par l'Italien Leonardo Piepoli, un type délicieux, né à la Chaux-de-Fonds en Suisse et qui va quand même sur ses 36 ans. Il devance d'une demi-roue l'Espagnol Juan José Cobo Acebo. Les deux grimpeurs de la Saunier Duval franchissent la ligne de concert. Cette équipe va finir par être victime de son nom : 3e victoire sur le Tour. L'Australien Cadel Evans (Silence-Lotto) prend le maillot jaune pour une seconde sur le Luxembourgeois Franck Schleck (CSC), troisième hier à 28 secondes de Piepoli.
L'aîné des Schleck était la veille à 1'50'' d'Evans. Ce dernier, en descendant de vélo, a chialé : «J'avais tellement souffert à Bagnères après ma chute. Mais ça va être compliqué de le garder. Faut regarder du côté de Menchov, le plus dangereux de tous.»
Le Russe (Rabobank), comme une ombre, n'a pas lâché Evans (5e au général à 57 secondes). Kim Kirchen (Colombia), également luxembourgeois, rétrograde à la 7e place, à 1'56'' d'Evans. Kirchen a craqué dans Hautacam (4'19'' sur la ligne). Mais il n'est pas le seul. Alejandro Valverde et Damiano Cunego ont abdiqué dans le Tourmalet et accusaient 5'52'' de retard.
Brueghel. Les Français ? En ce 14 juillet, Rémy Di Gregorio s'échappe au sein d'un groupe de sept fuyards, à sept bornes du sommet du Tourmalet qu'il franchit seul en avec 7 minutes d'avance. Mais l'espièglerie a ses limites. Les CSC de Bjarne Riis - ou le retour jubilatoire