La petite ville de Lesneven (Finistère) draine, chaque année depuis trente ans, un flux d'aïkidokas qui ravit la mairie. Mais cette semaine, pour l'édition 2008, les hôtels de la commune (6 000 habitants) et même les écoles ont été réquisitionnés pour loger plus de 600 aïkidokas (un record) venus de toute l'Europe, parés de leur plus beau keikogi (tenue d'entraînement) venus assister au stage international.
Et pour cause : Moriteru Ueshiba en sera. Rien moins que petit-fils du fondateur de cet art martial créé dans les années 1940. Il est le troisième doshu («maître de la voix» en japonais, le plus haut grade de la discipline). Une sommité.
Pape. De passage à Paris lors de son périple vers la Bretagne, Ueshiba a eu droit à une invitation à déjeuner de l'ambassadeur du Japon en France. Ueshiba, c'est le «Michel-Edouard Leclerc de l'aïkido», dit Yvan Hautefort de la FFAB (Fédération française d'aïkido et de budo), fière organisatrice du stage de Lesneven. La FFAB est une des deux fédérations françaises d'aïkido. L'autre étant la FFAAA (Fédération française d'aïkido, d'aïkibudo et affinitaires). Les deux entités, rivales historiques, ne sont pas d'accord sur tout, mais elles vouent la même admiration au doshu. La preuve, la FFAAA, contactée par Libération, est avare de commentaires sur la visite du maître organisée par sa concurrente dont elle ne souhaite pas faire la publicité. Mais elle tient en revanche à faire savoir qu'elle avait déjà inv