Les petits coureurs se fourrent la tête sous l'aile. Ils meurent inconnus et vivent dans la peur de se faire coincer par les contrôles antidopage. Ils disparaissent ensuite sous l'opprobre. La machine médiatique lancée à plein régime branle du chef, crache et vomit le tricheur. Surtout le petit tricheur, le sans-grade. Le gros, il lisse, se lime les ongles en regardant les infos. Les miséreux du peloton gagnent trois sous. La moitié part dans les produits. L'autre dans le crédit de la maison.
Ces coureurs-là ne montent que rarement sur le podium. Mais passent parfois des heures dans des locaux qui sentent encore le tabac froid avec sous les yeux le calendrier Pirelli de l'année écoulée et la carte postale de l'ancien brigadier-chef nommé à Papeete.
Voilà ce qui est arrivé hier matin, à Tarbes, à 8 h 15, à l'hôtel Rex, place de Verdun. L'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP), accompagné de la section de recherche de Toulouse de la gendarmerie, a interpellé Moisés Dueñas Nevado, le grimpeur de la Barloworld, positif à l'EPO suite à un contrôle sanguin réalisé à Cholet.
Vieux chevaux. Dueñas Nevado partage la chambre 604, au 3e étage, avec le Colombien Felix Cárdenas. Ce dernier a abandonné sur chute au km 57 après le passage du col de Larrieu, en Haute-Garonne : «Importante contusion au genou gauche», selon le communiqué médical. Pris dans la chute, un autre équipier de la Barloworld, l'Italien Paolo Longo Borghini,