Des faits. Rien que des faits. Et des comparaisons éloquentes. Relire le passé souillé et les records absurdes pour comprendre si le présent est assaini comme on le prétend. Ce qui s'est passé dans les Pyrénées décrédibilise encore le Tour de France 2008 et les valeurs du sport de «haut niveau».
«Where is the proof ?» («Où sont les preuves ?»), demandait Lance Armstrong en narguant ses interlocuteurs. Les faits ne prouvent rien s'il n'est pas un juge pour les interpréter. Le problème sur le Tour, c'est que tout le monde est juge et partie. On consent à valider les preuves «médicales» des blouses blanches pour exclure un coureur comme Dueñas, un inconnu cache-misère, qui se montre capable de développer 410 watts de puissance mécanique sur la montée d'Hautacam grâce à de l'EPO. Il termine seulement 11e. Et 410 watts, c'est déjà humainement beaucoup trop dans certaines circonstances.
Idole. Devant lui, il y a les meilleurs. Par exemple Riccó, qui a un doigt d'honneur tatoué sur son corps, paraît-il. Son idole, Marco Pantani, est mort d'une overdose de cocaïne, parce qu'on ne lui a pas permis de continuer à se doper comme les autres.
Voici les faits : Riccó, dans sa montée victorieuse du col d'Aspin de 12,6 km à 6.3 % de déclivité, a poussé 440 watts. Il a, bien sûr, battu le record historique de la montée depuis la sortie d'Arreau, en 29 minutes 20 secondes. Le précédent record était détenu par «l'équivalent de quarante Eddy Merckx» en 2004, référence utilisée à l'é