On se disait que la dernière étape de montagne allait bousculer la morale bourgeoise qui prévaut depuis le début de ce 95e Tour, placé sous le signe de la vertu retrouvée. 210 kilomètres de haute montagne et au bout la victoire de l'Espagnol Carlos Sastre (CSC) qui endosse le maillot jaune : «J'ai demandé l'autorisation à Frank [Schleck, leader du général hier matin, ndlr] si je pouvais attaquer dans les premiers lacets de l'Alpe-d'Huez car je me sentais capable de faire un écart là-haut.» Même les personnages d'exception comme Sastre demandent l'autorisation de doubler la file indienne des onze coureurs qui se marquent dans les premiers virages de l'Alpe, dont évidemment les favoris, l'Australien Cadel Evans et le Russe Denis Menchov, qui a hier fort déçu : 5e, à 2'39''. C'est assez nouveau de lever le petit doigt et de demander au maître de sortir avant la cloche. Sastre s'explique, pour qu'il n'y ait pas maldonne : «En fait, quand j'ai vu que certains allaient coincer, étant donné que toute l'équipe avait bien usé le peloton dans la Croix de fer, j'ai senti que c'était pour moi.»
Fromage. Cela écrit, le peu de temps pris sur Evans (2'25'') assure une faible marge au général pour Sastre (1'34'' sur l'Australien, 4e) qui sera bien mince samedi lors du contre-la-montre de 53 kilomètres entre Cérilly (Allier) et Saint-Amand-Montrond (Cher). Dans lequel Evans part favori. L'Australien sur la ligne : «J'aurais préféré ne pas perdre de temps. Mais faut dir