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Libération

Geesink fait pleurer le Japon

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publié le 11 août 2008 à 4h34

Après les Jeux de Rome, en 1960, qui de l'avis général ont beaucoup fait pour le rapprochement entre les peuples et surtout entre les sexes, ceux de Tokyo, en 1964, s'avèrent humides. Humides et austères. Les Japonais applaudissent du bout des doigts et semblent uniquement préoccupés par la perfection de l'organisation.

Un léger tremblement de terre, puis une cérémonie d'ouverture aussi gaie qu'un jardin zen précèdent une quinzaine, dont le parapluie devient le symbole. «La piscine couverte reste le seul endroit au sec», ironise la nageuse Christine Caron. En athlétisme, les espoirs français s'évaporent avec Michel Jazy, 4e d'un 5 000 m disputé dans un véritable bourbier.

En dépit des très honorables résultats de leur équipe, les Japonais assistent aux compétitions comme un jardinier regarde pousser ses salades. Le judo lui-même, sport olympique pour la première fois, ne soulève qu'un intérêt religieux, en dépit de la razzia de médailles des représentants nippons. Ils triomphent dans les trois premières catégories inscrites au programme, légers, moyens et lourds. Demeure toutefois l'épreuve reine : les toutes catégories. Le 23 octobre, le pays tout entier retient son souffle lorsque Akio Kaminaga monte sur le tatami pour affronter Anton Geesink. Personne n'a jusqu'alors prêté beaucoup d'attention à ce géant néerlandais de 2,02 m pour 111 kilos malgré une victoire en 1961 aux championnats du monde.

Longtemps la finale demeure indécise mais, après huit minutes, Geesink pla