Envoyé spécial à Marcianise. Piazza Umberto Ier, devant l'hôtel de ville de Marcianise à l'ombre de palmiers, on a dressé un ring à même le marbre de la place. Tout autour, six rangées de chaises blanches attendent sous un soleil de plomb. La petite commune au nord de Naples a décidé d'honorer une de ses salles de boxe. L'Excelsior Marcianise, réputée depuis des années pour les nombreux talents qu'elle a formés, fête ses trente ans d'existence. Ce soir, la rencontre oppose l'équipe d'Italie à une sélection universitaire russe. Et l'équipe d'Italie, c'est un peu celle de Marcianise. Quatre des six Azzurri présents à Pékin sont sortis de cette terre.
«C'est dans le Sud que se trouvent les plus belles écoles de boxe, explique Francesco Damiani, médaillé d'or aux Jeux de Los Angeles (1984) et coach de l'équipe italienne olympique. Dans cette région, il y a une conception très différente du sport. Tout le monde ou presque passe par la salle de boxe. Les jeunes s'essayent au foot bien sûr. Puis comme ça ne marche pas, ils reviennent faire de la boxe. Il faut y passer, ne serait-ce que pour prouver qu'on est un homme. Dans le Nord, les gens sont plus tournés vers l'autodéfense. Il y a plus de moyens et donc ils ont plus de choix. Ils finissent plus facilement au tennis ou aux arts martiaux», poursuit Damiani, originaire d'Ombrie, où siège la fédération italienne, mais devenu un véritable homme du Mezzogiorno, avec sa gouaille et son rire franc.
Souffrances. Au Sud, on