Envoyé spécial à Pékin. A 30 ans, Tony Estanguet, double champion olympique en canoë monoplace (slalom), est déjà un vieil abonné aux honneurs. Le Palois vise la passe de trois, aujourd'hui. Et, pour être franc, les deux manches d'hier ne furent pas à la hauteur des ambitions de celui qui fut le porte-drapeau de la délégation française : une porte touchée et au total le 6e temps de la journée.
Pour devenir le premier sportif français titré trois fois consécutivement, il lui faudra dévisser son grand rival, le Slovaque Michal Martikan, 29 ans, qui s'est adjugé hier, et comme d'habitude, les deux premières manches. Car c'est bien une comédie à huis clos que se livrent ces deux immenses champions depuis douze ans. Martikan ? C'est une médaille d'or à Atlanta et quatre titres de champions du monde. «Il fait partie de ma propre histoire et pourtant je ne le connais pas. En fait, on ne se parle pas. Une sorte de pudeur chez l'un comme chez l'autre, j'imagine.» Comment battre le Slovaque muet ? «Ne pas me faire bouffer par la pression et retrouver mon côté animal», confiait Estanguet à Libération. A quoi se résume la vie d'un champion de canoë ? «A contrôler l'incontrôlable du torrent.»
Avantages. C'est une existence qui a des avantages car on découvre des endroits merveilleux quand on slalome au milieu des séquoias millénaires aux Etats-Unis où à l'ombre des mûriers cévenols : «J'ai voulu faire ce sport pour être au contact de la nature, pour découvri