«Nous sommes maudits», entendait-on dans les couloirs du gymnase de l'Ecole des sciences et techniques de Pékin après la défaite de Lucie Décosse en finale des moins de 63 kilos. La double championne d'Europe avait promis de débloquer le compteur de titres du judo en s'emparant de la médaille d'or. La Japonaise Ayumi Tanimoto a mis fin à son rêve en réalisant un uchi mata (fauchage par l'intérieur de la cuisse) parfait.
La journée avait pourtant bien commencé. Un ippon contre la Slovène Urska Zolnir, un autre contre l'Allemande Anna von Harnier au troisième tour. Décosse déroulait son judo, impressionnante. Même la Coréenne Won Oi en demi-finale allait tomber devant les prises lourdes de la Française. «Elle se concentre sur les consignes et fait un boulot propre, expliquait son entraîneur, Christophe Brunet. Elle faut juste qu'elle soit un peu plus agressive.»
Ecran géant. Au dehors, Marie-Louise, sa mère guyanaise, et Gilles, son père chaumontois, croisent les doigts. Accompagnés de Jessica, la dernière de la famille Décosse, ils ne savent plus quoi penser. Doivent-ils parler ? Ils ont peur de lui porter la poisse. A Cayenne, un écran géant a été monté. «Lucie a habité là-bas, elle se sent aussi guyanaise», précise sa mère.
La Parisienne les a rassurés en montrant un bon judo jusqu'à la finale, mais la Japonaise fait peur. Les deux judokates se connaissent très bien, depuis les tournois juniors. Au Caire, lors des championnats du mo