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Antique dopage

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publié le 15 août 2008 à 4h37

Le sportif est-il fondamentalement mauvais ? Ça se discute. Tricheur ? Assurément. Dès l'Antiquité, il ne rêve que d'améliorer ses performances afin de récolter honneurs, gloire et gonzesses. S'approprier les qualités de l'animal lui semble la voie la plus directe vers les lauriers. Ainsi, les lutteurs grecs se gavent de porc et les sauteurs de chèvre ! D'autres préfèrent le sang de taureau, l'hydromel ou les infusions de sauge censées contracter la rate.

Cette ancestrale diététique ayant atteint ses limites, le sportif se tourne vers la science. Aux Jeux de 1904, l'entraîneur du marathonien Thomas Hicks lui injecte à deux reprises un milligramme de sulfate de strychnine complété par une rasade de cognac mélangée à un oeuf. Morphine, codéine, chloroforme, souvent additionnés d'alcool, chaque concurrent possède son cocktail dont il expose les bienfaits dans la presse.

L'armée apporte alors son aimable contribution au pic de forme. On ne dira jamais assez combien une guerre vous requinque le pèlerin. Après celle de 14-18, les athlètes prisent la cocaïne dont les aviateurs (parmi lesquels Mermoz) ont découvert les effets.

Le premier décès lié au dopage se produit lors des JO de Rome en 1960. Le cycliste danois Knut Jensen, 21 ans, meurt sous l'effet conjugué de la chaleur et des amphétamines fortement utilisées pendant (et depuis) la Seconde Guerre mondiale.

Apparus en 1964, les anabolisants grâce auxquels les lanceurs (surtout de poids et de disque) repoussent les limites de la pe