Trouver un faux Vuitton à Pékin ? C'est un peu sportif depuis le début des Jeux olympiques. Mais pas impossible, en dépit des apparences. «Mei you» - «Il n'y a pas» -, commence par hurler la petite vendeuse de sacs du Yashow, temple de la contrefaçon et néanmoins magasin d'Etat. Puis, à voix basse : «Quel modèle ? J'ai toute la gamme.» Ce cabas blanc et argent, repéré vite fait sur le (vrai) catalogue, tiré de sous le comptoir. La vendeuse pianote un texto sur son portable, la main gauche levée, doigts écartés. «Cinq minutes !»
Une collègue arrive bientôt, chargée d'un gros sac-poubelle. Des cabas dans toutes les tailles, joliment présentés dans des pochettes de feutrine. Ces faux ont l'air vrai. Autant que les vrais ont l'air faux. Quelle idée d'avoir réclamé du Vuitton.
Atmosphère. Passons au stand d'à côté, «chez» Marni, Barbara Bui et Marc Jacobs. Là, tout est exposé et tout est évidemment faux. Mais l'ambiance est paisible. Les policiers en civil des brigades anticontrefaçons connaissent surtout Chanel, Dior ou Vuitton, qui ont intenté des procès. Ils s'y perdent avec les marques branchées. Du coup, les vendeuses sont plus détendues, comme l'étaient leurs voisines Vuitton, il y a encore dix jours. Avant l'opération «Cent jours contre les copies pirates», lancée par le gouvernement.
L'atmosphère a changé au Yashow, il faut bien le reconnaître. Pour 60 yuans (moins de 6 euros), le prix d'une paire de Yves Saint Laurent en juillet, on ne tro