La supériorité de la Slovaquie dans les épreuves de slalom en canoë-kayak pourrait s'expliquer, par exemple, par la géographie du dénivelé. La Slovaquie serait donc ce charmant pays moussu et veiné de cours d'eau, où les champions de cette discipline dévalent des torrents chantants en se chronométrant. Mais le secret des Slovaques, très économes de mots, est à rechercher du côté de l'encadrement. Il ne s'agit pas vraiment des entraîneurs, des préparateurs ou des kinés, dont la France, par exemple, se flatte et qui font sa grandeur. Mais bien du côté de la famille.
Christophe Prigent, le directeur des équipes de France, côtoie la jeune génération slovaque depuis les JO d'Athènes : «Elle s'appuie essentiellement sur les proches. Soit un père, comme pour Martikan [le grand rival de Tony Estanguet, ndlr] et les frères Hochschorner, ou un mari, comme pour Kaliska. C'est leur façon de fonctionner. Je ne les ai jamais vus se déplacer sans un membre de leur famille. Ça les rassure, j'imagine.» Disons que c'est une conception du sport de haut niveau qui bouscule les idées reçues.
Les Slovaques sont très aimables, mais vivent entre eux. Le père de Michal Martikan, champion olympique de C1, une fois la course achevée, range avec soin les affaires de son fils. Le père des jumeaux Hochschorner (Pavol et Peter) ne les quitte pas des yeux. Le compagnon de Kaliska est plein de prévenances. La famille slovaque fait briller les cuivres tandis que les enfants ramènent l'or. Ça c'est de la