Une question simple se pose quand les sprinteurs se positionnent au départ du 100 m : qui est l'homme le plus rapide du monde ? Samedi, le champion sera celui qui aura combiné le meilleur départ avec la plus grande accélération et enfin la moindre décélération, mais ne sera peut-être pas celui qui aura atteint la plus grande vitesse maximale.
Dès 1923, le physiologiste Schilf décrit l'évolution de la vitesse lors d'un 100 m, situant la vitesse maximale en milieu de course. Les Soviétiques tentent de la mesurer en compétition dans les années 50, mais la précision approximative des chronomètres discrédite les résultats. Aux JO de 1972, Gundlach utilise un procédé cinématographique en repérant au sol le marquage des haies. Ainsi, pendant le 100 m qu'il gagne en 10''14, le Soviétique Valeri Borzov atteint 11,72 mètres/seconde sur 10 yards malgré un vent défavorable. Dix ans plus tard, l'Américain Calvin Smith est chronométré au cours d'un relais en 2,54 s sur 30 m, soit 11,80 m/s.
En 1988, lors du 100 m olympique analysé par vidéo en tranches de 10 mètres, le Canadien Ben Johnson (9''79, record annulé pour dopage) et l'Américian Carl Lewis (9''92) courent le meilleur intervalle en 0,83 s (12,05 m/s). En 1991, Lewis avale un décamètre en 0,80 s (12,50 m/s) durant ses 9''80 non homologués à cause d'une trop forte rafale (+ 4,3 m/s). Les Jeux de 1996 innovent avec un radar qui, visant le dos du coureur, transcrit sa vitesse instantanée. le Canadien Donovan Bailey est flashé à 12,01 m