La ville hôte des Jeux olympiques en fait trop, comme une maîtresse de maison stressée. Trop de fleurs dans les rues, trop de policiers, trop de volontaires trop aimables. Ce n'est pas parce qu'il y a trop de médailles chinoises, promis, mais on étouffe !
Allons étrenner le nouveau train à grande vitesse à la gare du Sud, la «plus vaste d'Asie». Elle est époustouflante, la nouvelle «gare olympique». En forme d'oeuf, plus grande que le «nid d'oiseau». Acier, verre, panneaux solaires par milliers, c'est gigantesque, international et contemporain. Un détail rappelle qu'on est en Chine : le hall immense est semé de fauteuils en velours vieil or, de tables rondes et de bouquets de fleurs artificielles plantés dans des petits vases. Souci de la perfection, toujours.
Doléances. On songe que sous le sol de marbre se trouvait encore, il y a peu, le «village des plaignants». Les exclus de toute la Chine faisaient la file d'attente devant le bureau des plaintes de la Cour suprême, attendant le miracle qui allait dénouer une injustice dans leur province. Ils passaient là des semaines, voire des mois, leurs paquets de doléances à la main. Le village a été englouti par les pelleteuses et les plaignants sont rentrés dans leurs provinces, ravalant leur ultime espoir d'obtenir justice.
La gare était inaugurée le 1er août pour relier la capitale à Tianjin, mégalopole portuaire sur la mer de Bohai, à 120 kilomètres. Bientôt, Pékin et Tianjin ne feront plus qu'un. Du hub ferroviaire de la g