Hier, Lin Dan, dit «Super Dan», était opposé en finale du tournoi de badminton, au Malaisien, d'origine chinoise, Lee Chong Wei. Un match suivi par près d'un milliard de téléspectateurs en Asie. Et Lin Dan, acclamé par une salle complètement toquée de son champion, l'a emporté 21-12, 21-8. Une terrible correction pour l'impassible Malaisien qui en a gonflé les joues de dépit. Lin Dan, gaucher comme McEnroe, dont il a l'esprit de contradiction, a ensuite jeté à la foule sa raquette, sa chaussure gauche, puis la droite. Et salué militairement le public qui hurlait sa fierté d'être Chinois.
Effroi. Le salut militaire est une deuxième nature chez Lin Dan étant donné que le nouveau champion olympique est officier dans la glorieuse armée populaire. Il faut pourtant dire qu'il est certainement le sportif chinois le moins chinois. Car un Chinois qui discute les points, s'emporte, trépigne, se roule par terre et jette ses godasses, n'est pas chinois, du moins dans le sens où le Chinois de la rue l'entend. Or, Lin Dan, 24 ans, champion du monde 2007, est l'homme le plus emporté du pays. Et les Chinois, qui adorent le badminton au point de s'arrêter de travailler pour voir un match comme hier soir, ont souvent été saisis d'effroi devant le peu de cas que fait Lin Dan de la célèbre raideur chinoise. Mais en même temps les Chinois n'arrivent pas à se passer de lui.
On peut voir Lin Dan sur les abribus ou dans les magazines en papier glacé se coiffant avec force noix de gel. Ce print