L'athlétisme français craignait le zéro pointé à Pékin. Une médaille lui est tombée du ciel, hier, de nulle part même. Presque encombrante. Mahiedine Mekhissi-Benabbad, un jeune coureur de 23 ans de 3 000 m steeple, a remporté l'argent, en battant de quatre secondes son record personnel en 8'10''49. Il a été pris en tenaille entre deux Kényans à l'orée de la dernière ligne droite. «Sans cela, j'aurais pu gagner», dit-il.
C'est vrai. Il aurait alors été un des champions olympiques les plus inattendus de l'histoire. Après sa course, il s'est présenté devant les journalistes français qui, à de rares exceptions, ne le connaissaient pas, ou très peu : «Je suis originaire d'Algérie. De la région d'Oran. Je vis et m'entraîne à Reims.»
Inconnu. Mekhissi-Benabbad, qui fut champion d'Europe espoirs l'an passé, a quitté en 2007 la structure fédérale de l'Institut national du sport et de l'éducation physique (Insep), où il n'a passé qu'un an et demi. Zouhir Foughali, coach bénévole et inconnu, ancien coureur, qui l'a entraîné quand il était jeune, s'occupe désormais à nouveau de lui. Zouhir Foughali est venu à Pékin par ses propres moyens. Foughali vit à Melun (Seine-et-Marne).
Alors souvent, Mekhissi-Benabbad s'entraîne seul. «On essaie de se voir au maximum. Mon coach vient une semaine sur deux à Reims. Ça me convient bien. On s'appelle souvent. Quand je fais des séances, il y a des personnes qui sont là.» Les personnes, ce sont la soeur et le beau-frère de l'entraîn