Ouvrir une zone de manifestation dans un parc d'attractions. Pékin se moque-t-il du monde ? Pourtant, l'annonce a été faite officiellement le 23 juillet : pendant la durée des JO, les manifestations seront autorisées dans l'enceinte du parc The World, monde en miniature aux portes de la capitale. Drôle d'endroit pour protester, ce «World» au bout du monde.
Ouvert en 1994 pour «visiter le monde sans quitter Pékin», il a pris des rides. C'est le dernier endroit où voir les «Twin Towers» (échelle 1/25e) et un Tupolev datant de la guerre froide. 10 yuans (1 euro) pour enfiler la veste du pilote. Il y a quelques années, de fausses hôtesses en uniforme accueillaient les visiteurs en haut de la passerelle. Elles sont toujours là, mais en blouses. J'ai visité le Tupolev l'autre dimanche en fin de journée, avec des amis. «On a vu trois clients», a dit l'hôtesse. Juste nous, en fait.
«Harmonieuse». Malgré la bizarrerie du lieu, on s'en est voulu. D'avoir douté jusqu'au dernier moment, et même écrit, que les promesses olympiques sur la liberté d'expression n'avaient engagé que le Comité international olympique (CIO) en 2001. Encore une perfidie des «médias occidentaux biaisés», comme disent les dirigeants chinois. Les citoyens allaient donc pouvoir manifester, quelle révolution ! La liberté d'expression et de réunion est inscrite dans la Constitution et dans la convention des droits civils et politiques de l'ONU, que la Chine a signée, mais pas ratifiée. Ce droit n'e