Quoi qu'il arrive désormais, la fête chinoise ne sera pas complète. Le coureur de 110 mètres haies, Liu Xiang, chéri de ces dames et du régime, l'idole des jeunes et des vieux depuis qu'il est devenu aux JO d'Athènes le premier Chinois médaillé d'or olympique en athlétisme, a déclaré forfait. Un traumatisme national. On a pleuré dans toute la Chine. Au cours d'une conférence de presse surréaliste, son entraîneur, Sun Haiping, sanglotait sous la mitraille des flashs.
Hier matin, la rumeur de son forfait courait dans les tribunes de presse depuis une paire d'heures. On apprendra plus tard, de la bouche du hurdler français Ladji Doucouré, que Liu Xiang, incapable de s'échauffer normalement, avait signifié à ses adversaires qu'il n'était pas bon pour le service. «Cela faisait deux jours que le bruit courait qu'il ne s'entraînait pas et qu'il ne serait pas au départ ce matin», racontera Franck Chevallier, directeur technique national de l'athlétisme français.
Néanmoins, à 11 h 50, Liu Xiang est là pour la 6e et dernière série du 110 m haies. Mais infichu de donner le change dans la routine de tout athlète avant une course. Quand il enlève son tee-shirt, les filles se pâment. Liu se cale dans les starting-blocks. Il s'élance au coup de pistolet. Mais le starter rappelle les coureurs pour un faux départ. Liu a cavalé quelques foulées. Il se baisse, se touche le pied droit. Il déserte son couloir, s'engouffre dans les entrailles du stade, pisté par les caméras dont les images s