C'est un combat inégal. Des athlètes grands et costauds sur un vélo minuscule et versatile. Une gageure qui fait du BMX, une nouvelle discipline olympique étonnante. Noël est arrivé un beau jour de juillet 2003. Le BMX devenait discipline olympique. Ainsi en avait décidé le CIO.
«On ne sait pas trop pourquoi, rigole Fabrice Vettoretti, entraîneur des Bleus au look de surfeur. L'Union cycliste internationale voulait sans doute rafraîchir son programme aux Jeux.» Et le public va être servi. «Ils ont tout fait pour que ce soit du grand spectacle. Quitte à dénaturer un peu notre sport. Le départ est juché sur une butte de huit mètres de haut, alors que sur le circuit mondial, elle est généralement à deux mètres. La piste fait dix mètres de large, il y a des bosses à "enrouler" sur dix, douze mètres. La fréquence de pédalage va aussi être plus importante.»
Trottoirs. Une course de BMX est un torrent d'adrénaline, un flot continu de rebondissements : 400 m en 40'', pas plus, avec des pointes à 60 km/h. Huit insensé(e)s qui moulinent comme si leur vie en dépendait, survolent des rouleaux menaçants et n'hésitent pas à se mettre des coups de coude. «C'est un sport de combat, de gladiateurs», précise Thomas Hamon, 22 ans, remplaçant à Pékin et 6e aux derniers Mondiaux.
A la base, c'était plutôt un défouloir pour motards californiens, qui ont inventé ce sport sans vraiment le vouloir dans les seventies, en dévalant les collines tourmentées qui enveloppent Los A