C'est du Potala que la vue sur le stade «nid d'oiseau» est la meilleure. Pas celui de Lhassa, évidemment. Le rêve olympique n'est pas arrivé là-bas : «La Chine a transformé le Tibet en prison virtuelle pendant les Jeux», déclarait lundi Matt Whitticase, porte-parole de Campaign for Free Tibet. Je parle du petit Potala de Pékin, point culminant du parc culturel ethnique chinois, à deux pas des installations olympiques. 50 hectares pour célébrer l'amitié entre les peuples et l'unité de la nation, au milieu des buildings.
Les 56 minorités de Chine, y compris les han chinois (92 % de la population de la République populaire), sont représentées. «One world, one dream», une photo à l'entrée montre tout le monde en costume. Et aussi les cinq fuwas, les mascottes olympiques. Le parc des minorités est une attraction touristique classée AAAA (parmi les meilleures donc) et un «musée anthropologique». Un musée vivant, c'est ce qui fait sa singularité.
Désert. Des moutons mongols y paissent, des Tibétaines y chantent, des Miaos y tissent, les Naxis y dansent dans leur habitat traditionnel. Le jardin ouïgour, la minorité musulmane du Xinjiang, est désert. «Il n'y a plus d'Ouïgours depuis longtemps», affirme un gardien han. Et plus de visiteurs non plus, visiblement. En plein pic touristique olympique, le parc est totalement désert. Trois jeunes filles yao dansent sur la place vide de leur «village», la sono à fond.
Sur le Potala pékinois, flotte la bannière étoilé